Tout n'est pas centré sur la France ! C'est aussi l'histoire de la France et son rapport aux autres nations et au monde. De ce fait, on apprend grosso modo comment la France s'est construite et comment et pourquoi il y a toujours eu des flux migratoires. C'est ce qui fait la richesse des cours : apprendre et comprendre l'histoire du pays dans lequel on vit (et non pas celui à qui on se sent "appartenir").
En sachant que le terme France est galvaudé pour certaines périodes historiques : la notion de France comme nation est assez tardive (au sein des historiens, elle fait débat : 14è ? Bataille de Bouvine ?).
Les flux migratoires existent depuis toujours en France, et non pas seulement ces dernières 100aines d'années. La population est en perpétuel bouleversement depuis toujours. Alors, c'est aussi l'histoire de ces mouvements de masse qui est relatée dans les cours.
Après, personne n'empêche les uns et les autres de creuser le sujet et de développer ses connaissances. Il faut savoir que le contenu des cours à l'école est une approche vraiment superficielle et qu'on est loin de pouvoir affirmer qu'on en a une bonne connaissance si on s'en est tenu là !
Et nota bene : un enfant immigré n'est pas plus stupide qu'un autre ! Si l'histoire lui est présenté de cette manière, il en comprendra le sens. Il est intégré de ce fait, car il fait parti intégrante de cette histoire : il participe à la construction et à l'évolution du pays en assimilant, comme les autres enfants, une histoire et un contexte. L'accès au savoir et à la culture est le meilleur passeport d'intégration pour un individu. Le "par coeur" du début donne des clés pour être plus pertinent, connaître les ficelles, faire preuve d'analyse et de réflexion.
Bref, un immigré vient s'installer en France pour que ses enfants bénéficient de tout cela et pas pour qu'on les traite différemment sous prétexte qu'ils viennent d'ailleurs. Je ne crois pas que l'échec d'intégration se situe à ce niveau : je crois plutôt que les problèmes sont ceux de l'à priori, de la discrimination (liée à leur lieu de vie, à leur faciès...), de la panne d'ascenseur social, de la dégradation des parcs locatifs, du regroupement des éléments à problèmes ou dits à risque dans les mêmes lieux (habitation, école...), de l'enclavement de certains quartiers (absence de commerces de proximité, de polices de quartiers, de dessertes de transports...).
Car ce ne sont pas tous les immigrés et enfants d'immigrés qui rencontrent des problèmes ! Certains y arrivent ! (et ils n'ont pas de programmes scolaires différents !) Ce sont aussi certaines classes ouvrières ou dites de catégories sociales défavorisées...
Grrrr... et qu'on arrête aussi avec ce stéréotype du gaulois grand et blond ancêtre du français !! Il n'y a pas un gaulois mais des tribus gauloises, qui s'étendaient de notre territoire actuel à la Belgique, l'Italie, la Suisse et l'Allemagne ! Ils étaient blonds, mais seulement à cause d'une teinture (à l'argile ou à la chaux, ou encore à base d'un onguent composé de graisse de chèvre/bois de hêtre/sucs de plantes) qu'ils utilisaient. C'est sous la troisième république que l'on a souhaité faire des gaulois (et notamment Vercingétorix) nos ancêtres, par pur patriotisme. Les historiens actuels se bagarrent pour que tout ceci soit remis en bon ordre.
Cet aspect peut être abordé dans le cadre du programme d'histoire au lycée, dans ce qui appartient à l'histoire moderne. Peut être que cela vient un peu tard. C'est un choix pédagogique. Mais rien n'empêche un enseignant d'extrapoler et de faire intervenir un cas plus concret dans ses cours. On peut très bien développer des chapitres, et à titre de comparaison, de parler de l'histoire d'autres pays. Pour ma part, c'est ce que mes enseignants faisaient, et même si nous n'étions pas issus de l'immigration, ça nous intéressait aussi de savoir comment ça se passait ailleurs !
C'est comme ça aussi qu'il va pouvoir faire évoluer les choses : on sait très bien qu'on ne peut pas arriver quelque part pour y mettre son grain de sable sans savoir où l'on est et où l'on va.
A un élève qui ne se sent pas concerné : ne se sent-il pas concerné par l'histoire ? par l'école ? C'est alors deux choses différentes. Quand l'histoire est bien enseignée, même parmi les "cancres", j'ai entendu des mouches voler ! Et peut être que c'est une question de pourvoir aux besoins : peut être que certains de ces élèves ont d'autres priorités à pourvoir et que du coup, cette histoire ne les aide en rien !